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Comment accompagner les proches ?

11 octobre 2017 7 Min Read

Comment faire pour accompagner les proches, la famille du défunt ? Il n’y a pas toujours de paroisse voisine, avec des prêtres et des laïcs disponibles pour cette mission. Voici l’expérience de Jack et Nicole, investis depuis longtemps dans une équipe d’accompagnement aux funérailles, dans le cadre d’un funérarium et d’un crématorium. Témoignage.

Concerné par l’accompagnement d’une personne en fin de vie ? Viens te confier en toute discrétion sur le chat’ (écoute bienveillante et gratuite) :

L’évêque de notre diocèse a confié à notre communauté (I’EmmanueI) une mission d’accompagnement des obsèques dans le cadre du funérariurn et du crématorium, c’est-à-dire en dehors des paroisses. Cette demande nous a d’abord surpris et interpellés : nous n’avions aucune expérience dans ce domaine ! Après une bonne année de réflexion, de prière et de discernement, nous avons accepté et mis en place une équipe qui compte actuellement douze membres.

Concrètement, voici en quoi consiste notre mission : précisons d’abord que nous intervenons toujours deux par deux. Les Pompes funèbres nous appellent, nous prenons contact avec la famille du défunt pour convenir d’un entretien. Pour éviter toute confusion, celui-ci n’a jamais lieu dans les locaux des Pompes funèbres. Le plus souvent, il se déroule à domicile : étant dans leur cadre familier, les personnes parlent plus librement. Au cours de cette rencontre, a lieu notamment le choix des textes et la rédaction de la prière universelle (= intentions de prière). Durant cette heure, nous pouvons dire ou redire des choses simples de la foi que les personnes, souvent non pratiquantes, voire loin de l’Église, ne savent pas ou ont oubliées.

Un jour, reçus dans une famille de condition modeste, aucune de nos propositions de textes ne satisfaisait nos interlocuteurs. À un moment, je me tourne vers mon épouse et lui suggère de lire l’évangile du Bon larron. D’un seul coup, la sœur du défunt dit : « C’est tout à fait ça ! ». Grâce à cet évangile, nous avons pu entrer dans un partage profond et apprendre que la délinquance n’était pas étrangère au parcours de l’homme qui venait de mourir…

La célébration a lieu dans une salle prêtée par le funérarium ou le crématorium. Une salle neutre, sans aucun signe religieux. Peu à peu, nous nous sommes mis à disposer des icônes afin de favoriser un climat de recueillement. Par ailleurs, nous nous sommes rapidement rendus compte de l’importance de chanter le Psaume : c’est pour tous une grande source d’apaisement. Vers la fin de la célébration, nous chantons également souvent ce qu’on appelle un « répons », tiré de l’office des ténèbres du Samedi Saint. C’est un chant très beau et qui apaise lui aussi. La cérémonie, qui respecte en tous points le rituel prévu par l’Église, dure 25 minutes environ, hormis le temps de bénédiction (car il y a parfois 500 personnes dans l’assistance !). Chaque défunt a droit à la même considération.

Nous proposons d’être présents à la fermeture du cercueil et d’accompagner le défunt et ses proches au cimetière. Nous avons constaté, avec l’expérience, tous les fruits que cela pouvait porter. Pour nous, c’est aussi une façon concrète d’accompagner les proches.

Notre mission ne se termine pas après la cérémonie. Nous avons en effet, peu à peu, eu recours à une belle tradition de l’Église : faire célébrer une « messe huitaine » en mémoire du défunt. Nous l’annonçons le jour de la « cérémonie funéraire » (qui n’est donc pas une messe d’enterrement, puisqu’elle se fait en l’absence d’un prêtre). Fait important, cette messe huitaine est célébrée dans une église choisie par la famille elle-même.

Nous espérons ainsi les aider dans le processus de deuil et leur permettre de faire, le cas échéant, un pas vers l’Église, s’ils le souhaitent, bien sûr. Par ailleurs, un an après, nous faisons célébrer une messe anniversaire à laquelle nous convions les proches du défunt avec une carte icône de la Sainte Face du Christ. Certains n’hésitent pas à parcourir des distances importantes pour y participer !

Une fois par mois, nous nous retrouvons en équipe pour partager librement ce que nous avons vécu dans ce service d’Église au cours des dernières semaines. Cela nous aide à prendre une juste distance par rapport à cette mission. Celle-ci nous renvoie en effet souvent à notre propre mort ! Mais, signe que Dieu nous soutient, nous vivons tous ce service dans une grande joie et dans une paix qui nous étonne ! Et surabondent les témoignages de la présence du Christ au cœur de cet accompagnement des personnes souffrant du départ de leur proche…

Beaucoup de ceux que nous rencontrons se sont sentis, à un moment de leur vie, blessés par l’Église (qui est composée d’hommes pécheurs). Ainsi cet homme, avec lequel nous sommes restés en contact via Internet, victime, dans sa jeunesse, de la violence d’un enseignant chrétien et qui, à la suite de funérailles d’un proche, a pu vivre un début de réconciliation avec l’Église.

Je pense aussi à un entretien téléphonique avec la belle-fille d’une femme qui s’était suicidée (lire aussi : un suicidé peut-il aller au ciel ?). Elle nous a demandé : « Peut-elle avoir une prière chrétienne pour ses funérailles ? » Je lui ai répondu aussitôt : « Madame, la miséricorde de Dieu est pour tous. » Cette petite phrase toute simple les a complètement libérés, son mari et elle.

Tu te sens blessé par l’Eglise ? Viens te confier sur le chat’ (écoute bienveillante et gratuite) :

Si nous souhaitons, à travers ce service pour accompagner les proches, être témoin de notre rencontre avec Jésus-Christ auprès de ces personnes, nous devons reconnaître que, parfois, nous sommes à notre tour édifiés par elles. Je pense à une femme qui avait été contrainte au divorce, compte tenu du danger que représentait
la violence de son mari pour elle et ses enfants. Quand il est décédé, dix ans plus tard. C’est elle qui a organisé les obsèques. Elle nous a donné un témoignage d’amour extraordinaire.

Pendant la grande canicule de 2003, je me souviens que nous avions accompagné une vielle dame défunte. Nous avions appris que son fils avait échappé à un infanticide ! Chez lui, pas une ombre de haine, de rancœur… « C’est ma mère, nous a-t-il dit, je dois faire ce qu’il faut pour elle. »

Mon âme a soif du Dieu vivant. Quand irai-je et verrai-je la face de Dieu ? Psaume 41

Un jour, au cours d’un entretien, apparaît une division familiale très importante. L’accompagnatrice leur propose, entre autres, le texte des Béatitudes. Le fils du défunt choisit cet évangile. Compte tenu du contexte, l’accompagnatrice se jette à l’eau : « Monsieur, il y a quelque chose qui ne me semble pas très cohérent dans ce que vous vivez en famille avec « heureux les artisans de paix »… » L’homme maintient pourtant son choix. Arrive la célébration. L’accompagnatrice commente succinctement I’Evangile. Quand elle a terminé, l’homme se lève et va serrer la main de chaque membre de  sa famille. À l’issue de la cérémonie, il va vers l’animatrice et lui dit : « Vous voyez, je l’ai fait ! » Là, nous avons de nouveau constaté que la Parole de Dieu peut être vivante dans nos cœurs ! De fait, il faut souvent s’appuyer sur elle pour accompagner les proches.

Cet article t’a aidé ? Tu as d’autres questions ? Viens en parler avec nous sur le chat’ (écoute bienveillante et gratuite) :


Source : d’après un article d’Il est vivant!

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