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La mort est-elle un vertige ou un passage ? Lors de son discours prononcé le 5 mai 2025 devant les membres de la Grande Loge de France, le président Emmanuel Macron a abordé la question de la fin de vie et de la mort, la qualifiant de « vertige qui touche chacune et chacun d’entre nous ». Mais la mort est-elle simplement un vertige – celui de disparaître – ou un passage à une autre vie, dans l’au-delà ? 

La mort, un vertige ?

Le président Macron a souligné la complexité du débat sur l’aide à mourir.En effet, estimant qu’il ne pouvait être réduit à une opposition binaire entre être « pour la vie ou contre la vie ». Et pourtant, l’idée que la mort serait un vertige est-elle une conception juste ? Si la mort est un vertige, faut-il la dominer ? S’il faut dominer la mort, qui que nous soyons et indépendamment de notre situation, malade ou bien portant, n‘est-ce pas le risque de porter atteinte à la vie ? Le président l’affirme : il s’agit d’un « vertige qui touche chacun et chacun d’entre nous ».

1° problème à régler

De fait, nous allons tous mourir un jour. Sous-tendu : nous sommes tous confrontés à ce problème qu’il faut régler. Ce n’est même plus une question de souffrance, et c’est là toute l’ambiguïté de son nouveau projet de loi sur la fin de vie : il ne s’agit plus de gérer la souffrance, d’accompagner le malade – on développerait sinon les soins palliatifs avec une politique dédiée – mais de pouvoir choisir quand et comment on va mourir.

Une conception nietzschéenne de la mort : vouloir la dompter

Le président de la République défend donc une conception nietzschéenne de la mort. C’est à dire, à une manière de penser la mort (et la vie) influencée par la philosophie de Friedrich Nietzsche. Il s’agit d’une vision individualiste, tragique, et centrée sur la volonté de puissance face à la mort. Donc, à une défense de la liberté comme fin en soi, et non comme moyen d’être heureux. Ainsi que le dépassement de toute souffrance. Nietzsche ne traite pas la mort en tant que phénomène biologique ou moral, mais comme une question existentielle liée au sens de la vie, à la liberté et à la dignité du devenir humain.

 

1) Voici donc quelques traits de cette conception nietzschéenne

  • La volonté de puissance : vivre, c’est affirmer sa propre puissance d’être, y compris face à la souffrance et à la mort.

  • Le refus du nihilisme passif : c’est-à-dire le refus de subir la vie ou de s’éteindre sans lutter.

  • L’éternel retour : idée que toute chose doit être vécue comme si elle devait se répéter éternellement – y compris la souffrance et la mort !

Une conception nietzschéenne de la mort signifie également :

  • Qu’on doit mourir debout, librement, dignement, en accord avec sa propre volonté affirmée.

  • Que la mort ne doit pas être médicalisée ou dépersonnalisée, mais au contraire intégrée à un projet de vie cohérent, assumé et libre.

  • Qu’il vaut mieux choisir sa mort que la subir dans l’indignité ou l’avilissement. En ce sens elle peut être interprétée comme une justification philosophique de l’euthanasie volontaire. Mais à condition qu’elle soit un acte de puissance et de lucidité, non de désespoir ou de fuite.

Peut-on mourir de manière indigne ?

Selon Emmanuel Macron, avec l’euthanasie/suicide assisté, il s’agit de « choisir dans des situations concrètes, dans la solitude de celui qui a à mourir, de sa famille, de son médecin, le chemin singulier qui respecte à chaque instant la dignité de chacun ». Cette phrase est terrible, surtout sur les lèvres d’un président, car elle affirme qu’on peut perdre sa dignité avant la mort, et donc qu’il faut alors « en finir » avec la vie.

1) la dignité est intrinsèque à tout homme,

elle ne dépend pas, Dieu merci, de notre état de santé, de notre moral ou d’autres facteurs humains. Il n’y a pas de mort indigne, ou alors, il faut en effet choisir d’en terminer avec la vie. Mais pour les défenseurs d’un supposé droit à mourir, d’un droit à être poussé du haut d’un pont lorsqu’on le réclame, mourir librement, selon sa propre volonté, sans être réduit à un état de dépendance jugé indigne, est vu comme un dernier acte de souveraineté personnelle. C’est ici la formule galvaudée et mensongère « d’ultime liberté », car seul choisir le bien rend libre, et non le mal comme mettre fin à ses jours.

Dompter la mort, une illusion

A ce stage, dompter la mort est une illusion… mortifère. Choisir le jour et l’heure de sa mort est certes possible, mais ce n’est que mieux permettre au bourreau de faire son office. Car en réalité, le suicide n’est pas une victoire sur la mort, mais une défaite en rase campagne. Lourde de conséquences aussi pour les proches, la famille, les amis… et qui ne règle rien. Même pas la souffrance, donc. Il y en d’ailleurs qu’un, dans l’histoire de toute l’humanité, qui a vaincu la mort, sur la croix : le Christ.

Et si la mort était un passage ?

1) Vie don de Dieu

Dans la conception chrétienne, la vie est un don de Dieu : elle ne nous appartient pas en propre. De plus, comme le Christ l’a vécu dans sa chair avant sa Résurrection, qu’il nous appelle tous à vivre, la mort n’est pas une absurdité, mais un passage, une Pâque, vers la vie éternelle.

2) Dignité humaine inaliénable

De fait, dans cette conception, la dignité humaine est inaliénable, même dans la souffrance ou l’inconscience. Et la souffrance, bien que mystérieuse, qu’il faut combattre,  peut avoir une valeur rédemptrice, unie à celle du Christ crucifié. Ainsi, donner la mort, ou se donner la mort, c’est intervenir contre la Vie.

3)Le malade reste une personne

 A aimer, jamais un « poids » ou un « cas » à résoudre, ni encore moins sa maladie, sa souffrance, sa vulnérabilité, sa faiblesse, un « problème » à régler. La mort chrétienne est donc un acte d’abandon confiant, non une affirmation de maîtrise ou une issue utilitaire. Une vision utilitariste de la vie nous entraînerait également dans une approche malthusienne. La mort (notamment celle des plus fragiles) serait perçue comme un moyen « utile » ou « nécessaire » de régulation sociale ou démographique, à visée économique.

➤ La mort chrétienne est un acte d’abandon confiant, non une affirmation de maîtrise ou une issue utilitaire.

Le meilleur moyen de vivre la mort, n’est-ce pas de l’accueillir comme elle vient, avec l’espérance de la vie éternelle ?

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