Le Père Francesco Bamonte, Serviteur du Cœur Immaculé de Marie et vice-président de l’Association internationale des exorcistes (1) publie avec Alberto Castaldini, un livre intitulé La fascination obscure d’Halloween (2). Il rappelle notamment ici que pour les satanistes, la fête principale de leurs célébrations impures – le début de l’année satanique – est Halloween elle-même. Selon lui, certains sites d’Halloween pour enfants, où sont décrits des personnages et des scénarios d’horreur, ont même des liens qui mènent directement à des sites de satanisme et de magie noire… Interview (3).
- Lire aussi : Alberto Castaldini : « Halloween ? Redécouvrons plutôt nos traditions ! »
1) Lavieapreslamort.com : Que trouve-t-on dans votre livre ?
P. Francesco Bamonte : Ce livre propose une approche globale du phénomène Halloween à travers la formule du dialogue-entretien. Grâce aux questions que m’a posées Alberto Castaldini, porte-parole de notre association, et aux nombreuses réflexions que nous avons partagées ensemble, ce livre, agile mais riche en données, se veut une aide pour les familles, les éducateurs et les prêtres. Pour les informations historiques et culturelles et les indications spirituelles qu’il offre, nous espérons qu’il deviendra un outil utile pour la pastorale ordinaire ainsi que dans le domaine de l’éducation en général.
Qu’avez-vous voulu mettre en évidence ?
Avec Alberto, chercheur en sciences humaines et prêtre exorciste, j’ai mis en évidence certaines données qui devraient faire réfléchir. Réfléchir ceux qui continuent à soutenir que Halloween est une fête ludique et innocente ou une occasion séculière.
— En réalité, il s’agit de la re-présentation d’une célébration religieuse païenne : la fête de Samhain. Née dans le monde celtique. Au cours de laquelle – dans les nuits entre fin octobre et début novembre – outre de nombreux rituels magiques, des sacrifices d’animaux et, selon toute vraisemblance, d’êtres humains, étaient pratiqués.
– Au cours du processus de christianisation des îles britanniques, la solennité de la Toussaint s’est imposée. Et la célébration communautaire n’a conservé que certaines des anciennes coutumes. Mais elle s’est orientée vers une nouvelle perspective, en vue du salut. C’était le cas dans d’autres régions d’Europe, y compris en Italie. C’est la réinterprétation qu’en a fait la société américaine qui a transformé Halloween en une fête consumériste. De plus en plus vidée de son contenu de foi. Ainsi, Halloween s’est retrouvée ancrée dans la magie, l’horreur et la mort. Contrairement au christianisme qui s’enracine dans le Dieu. Qui, dans le Christ, malgré les épreuves de la vie, donne la sérénité, l’espérance, la paix et la joie.
2) Et aujourd’hui, que représente Halloween ?
La fête d’Halloween apparaît aujourd’hui étroitement liée à des réalités sombres et lugubres telles que la sorcellerie et le satanisme. La néo-sorcellerie de notre époque, par exemple, qui s’est organisée en mouvement sous le nom de Wicca (4), célèbre dans ses principales festivités la fête de Samhain. Elle donne le coup d’envoi de la nouvelle année de sorcellerie, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre.
Par ailleurs, pour les satanistes, la fête principale de leurs célébrations impures – le début de l’année satanique – est Halloween elle-même… Le phénomène est donc très inquiétant. Et constitue un réel danger .Car, même si ceux qui le pratiquent n’ont pas l’intention de célébrer la sorcellerie et le diable, ils se mettent en fait en communion avec ce courant spirituel maléfique. Avec ce courant sombre et nocif par lequel, sans en être conscients, ils sont enveloppés comme d’un halo de ténèbres. Devenant ainsi plus vulnérables aux actions ordinaires et extraordinaires du diable. Avec toutes les conséquences néfastes qu’elles entraînent pour leur vie. Nous, exorcistes, connaissons bien ces situations de souffrance.
Mais encore ?
– La période précédant Halloween devient également un moment privilégié pour les enfants et les jeunes d’entrer en contact avec des sectes et des groupes du monde de l’occultisme. Souvent déguisés en associations culturelles. Certains sites Internet pour enfants, où sont décrits des personnages et des scénarios d’horreur, ont même des liens qui mènent directement à des sites de satanisme et de magie noire. Sans parler des nombreuses, trop nombreuses initiatives proposées à l’étranger et dans les villes italiennes.
– Je me demande – c’est la chronique de ces années – comment des administrations représentant l’ensemble des citoyens, et pas seulement une partie d’entre eux, peuvent favoriser ou autoriser cela. En Italie, des festivals de musique (à Ferrare), des fêtes d’Halloween dans des églises déconsacrées (à Novare). Et encore des visites guidées de scènes de crime (à Bergame). Des séances au théâtre (à Foggia).Des fêtes de sorcières (à Corinaldo, à Ancône). Ce ne sont là que quelques exemples…
Que signifie alors Halloween ?
Halloween est alors chargée d’une symbolique. Liée au monde de l’horreur, de la mort, de l’occulte et du démoniaque. On ne compte plus les crimes commis à l’occasion de cette fête. Ainsi que la multiplication des actes de blasphème et de sacrilège à l’encontre de la foi et des symboles chrétiens. Les tragédies comme celle de Séoul, en Corée du Sud, en 2022, où 158 personnes ont trouvé la mort alors qu’elles fêtaient Halloween. Sans parler des nombreuses histoires criminelles qui se sont également produites dans notre pays. Pensons à un crime notoire qui s’est produit il y a des années à Pérouse.
3)Comment inverser ce triste phénomène ?
1) Il faut encourager tout ce qui est alternatif à Halloween, en valorisant le vrai sens de la fête de la Toussaint, comme le font de nombreux prêtres.
Adultes et enfants peuvent participer à la confection de costumes de saints, qui seront portés à l’oratoire le soir du 31 octobre. Et aussi : bénir les vêtements le dimanche précédant le 31 octobre ;
2) Organiser des représentations de la vie des saints dans les salles paroissiales et les oratoires,
des processions des saints impliquant des enfants et, dans la mesure du possible, des jeunes et des animateurs ; proposer aux enfants une fête des saints lumineuse : jeux, cadeaux, goûter, procession aux flambeaux et prière pour la paix ; des veillées de prière avec des quarts d’heure d’adoration du Saint Sacrement.
3) Il convient d’expliquer aux enfants et aux adultes –
– les dimanches précédant le 31 octobre et en particulier lors de l’homélie de la messe du 31 octobre au soir et du 1er novembre,la communion qui nous lie à tous les saints et à nos défunts. En les aidant à distinguer ce qui est inoffensif de ce qui ne l’est pas .
– Et surtout, en leur rappelant combien il est important pour nous, catholiques, de célébrer nos frères saints. En effet, l’intercession peut nous obtenir tant de grâces. Et de faire mémoire de nos chers défunts. Qui attendent nos prières et avec lesquels nous espérons un jour être unis pour l’éternité.
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Notes
(1) L’association internationale des exorcistes (AIE), basée à Rome, a été fondée en 1994 par les exorcistes Don Gabriele Amorth et le père René Chenesseau. Agréée par le Saint-Siège en 2014, elle rassemble aujourd’hui plus de 900 prêtres exorcistes ou exorcistes émérites du monde entier.
(2) En italien : Francesco Bamonte & Alberto Castaldini, Il fascino oscuro di Halloween. Domande e risposte (La fascination obscure d’Halloween, questions et réponses) Edizioni Paoline, Milan, 2024, 128 pages.
(3) Source de l’interview : www.aieinternational.it (librement traduit de l’italien par La vie après la mort.com)
(4) Le mouvement de néo-sorcellerie Wicca, ou simplement la Wicca, est un courant spirituel moderne basé sur des pratiques païennes, qui se développe depuis le milieu du XXe siècle. C’est une forme de néo-paganisme qui revendique un lien avec les anciennes traditions magiques et religieuses d’Europe, en particulier celles centrées sur la nature et le culte de la terre.
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