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Mon chien ira-t-il au paradis ?

29 octobre 2021 9 Min Read
chien homme paradis

Le mot animal vient du latin anima, qui se traduit «  âme ». Si l’âme se définit comme le « principe vital » qui anime tout être vivant, comme« la forme de tout corps organisé », les animaux en ont une. Alors mon chien ira-t-il au paradis s’il a une âme ?

Un attachement certain entre Homme et animaux

Beaucoup d’hommes sont tellement attachés à leurs animaux que certains comme Karl Lagerfeld, vont jusqu’à leur léguer des biens, les enterrer dans des cimetières. Les égyptiens momifiaient chats, taureaux, oiseaux et crocodiles. L’empereur romain Caligula voulait nommer son cheval consul. Saint Antoine, ermite en Egypte, bénissait les animaux et cela se pratique encore les 17 janvier en Espagne et plus tard un autre Saint Antoine, celui de Padoue, parlait aux oiseaux et aux poissons.

Saint François d’Assise, louait Dieu pour la beauté de la création et en particulier des animaux, « nos frères ». Et ils ne sont pas les seuls saints à avoir aimé les bêtes.

D’ailleurs toutes les espèces nous accompagnent au long des Ecritures. Elles montent dans l’arche de Noé, par exemple. Certaines sont même utilisées comme images pour mieux nous révéler Dieu : colombe pour l’Esprit Saint, agneau mystique pour Jésus. 

Alors pourquoi n’auraient ils pas une âme ? Le mot animal vient du latin anima, qui se traduit «  âme ». Si l’âme se définit comme le « principe vital » qui anime tout être vivant, comme« la forme de tout corps organisé », les animaux en ont une.

Âme animal et âme humaine, une différence ?

Ainsi, pour les orientaux, toute vie est une étincelle de divinité.

La réincarnation est une des caractéristiques de l’hindouisme et du  bouddhisme. Les jaïns respectent la moindre bestiole, y compris celles que nous considérons comme nuisibles, par exemple : moustiques, fourmis, puces et poux, qu’ils évitent d’écraser.

Pour les croyants occidentaux, les animaux n’ont pas la même âme que nous, car la leur n’est pas « spirituelle » contrairement à la nôtre.

Si juifs et musulmans appliquent certaines prescriptions alimentaires, ce n’est pas par respect des bêtes, mais au contraire parce que certaines sont considérées comme impures. Sur terre, seul l’être humain a été « créé à l’image et à la ressemblance » de Dieu.

Les bestioles sont juste avant nous dans l’ordre de la création comme la science de l’évolution le confirme. Grâce à Dieu, leur âme est plus élaborée et performante que celle des végétaux, mais bien loin de celle des hommes.

Leur être et leur agir restent matériels et prévisibles. C’est guidés par leur instinct de conservation qu’ils viennent spontanément  à notre secours, comme les dauphins, qui sont comme nous des mammifères, et sauvent régulièrement des humains de l’attaque des requins, qui ne sont, eux, que des gros poissons.

Une différence de niveau d’intelligence

Certes, ils font preuve d’une certaine intelligence dans leurs stratégies pour se nourrir, séduire et se reproduire, élever leurs petits, se protéger (défense et abri). Mais il n’y a pas besoin de lire la Genèse, ni des livres savants, pour réaliser que les bêtes n’ont pas notre niveau d’intelligence. Ils n’ont pas non plus nos facultés d’abstraction. Ils ne sont pas philosophes, artistes, scientifiques ni théologiens.

S’ils font des bêtises, nous les grondons comme des enfants. Nous souhaitons qu’ils nous obéissent. Mais ils n’ont pas comme nous « conscience » de la portée de leurs actes ; ils ne sont pas si libres ni responsables de leur comportement que les humains capables de raisonnements abstraits et de choix réfléchis et volontaires. Lorsqu’un carnivore tue, c’est pour survivre. On ne peut jamais reprocher « une faute », un « péché » à des êtres aussi « inconscients » et c’est ce qui nous les rend aussi si « sympathiques ».

Lorsque nous considérons que le chien est le plus fidèle ami de l’homme, ce n’est pas faux, mais pas vrai non plus, car c’est lui prêter des sentiments humains. « Il ne lui manque que la parole » entendons nous souvent dire. Et on s’amuse à la leur accorder dans les livres (contes et fables…), les BD, les dessins animés et certains films comme « Didier ». En fait, nous savons bien que nous projetons nos idées et capacités sur des êtres certes souvent aimables mais inférieurs. S’ils communiquent entre eux  et même avec nous, ils n’ont pas de relation avec Dieu qui ne leur en a pas donné la possibilité !

Voici une petite histoire amusante qui illustre ces propos : Un père missionnaire en Afrique profite de son temps libre pour admirer la beauté sauvage de la jungle et s’y promener. Le voilà face à un lion. Il s’agenouille et prie : « Mon Dieu, faites que ce fauve ait une pensée chrétienne !». Immédiatement le lion s’agenouille et prie: « Mon Dieu, bénissez ce repas !»

animal paradis

Défense du règne animal

Dès l’antiquité Aristote a identifié différents niveaux d’âme : âme biologique (végétative, commune aux plantes), âme sensible (sensitive et motrice, commune aux animaux), âme intellective (raisonnable et cogitative réservée aux humains). Saint Thomas d’Aquin plus tard, insistera sur l’unité et la transcendance de l’âme humaine qui occupe le « sommet de la hiérarchie des formes matérielles » en restant en bas de l’«échelle des créatures spirituelles».

Mais démontrer qu’en raison de leur manque de spiritualité, il ne peut y avoir de Paradis réservé aux animaux ne veut pas dire que pas un chat ne traine dans les rues de la Jérusalem Céleste de la fin des temps (à bien distinguer de l’Eden, le jardin paradisiaque originel). RL Stevenson, petit fils de pasteur, qui a écrit en 1882 « L’île au trésor », a affirmé : «  Vous pensez qu’il n’y a pas de chiens au ciel ? Et bien, je vous assure qu’ils y étaient bien avant nous ». Plus tard deux autres britanniques, amis et croyants, JRR Tolkien, catholique, auteur du « Seigneur des anneaux » et CS Lewis, anglican, auteur du « Monde de Narnia » défendront aussi le règne animal.

Il y a une vieille histoire d’un homme qui meurt et se retrouve sur une longue route avec son chien. Il arrive dans un bel endroit avec une enseigne « Ciel ». Il y est accueilli par des promesses de fraîcheur, de repos et de bien d’autres délices. Il s’y précipite, mais il est arrêté : « Je suis désolé, mais nous n’autorisons aucun animal ici. » L’homme répond : « Alors dommage, mais je ne peux pas entrer sans lui ». Il continue donc patiemment sur un chemin plus étroit. Il marche et marche et est de plus en plus fatigué, sale et assoiffé. Après un  virage, il voit un nouvel endroit également appelé «Ciel». Encore une fois, il y est invité. Il explique qu’il n’ira pas sans son chien et on lui dit que ça va, qu’il peut l’accompagner. « Je ne comprends pas », dit-il. « Par la première porte du Ciel, ils ne laissent pas entrer les bêtes. » « Oh, mais cet autre lieu, d’accès facile, en bas, n’est pas le paradis. C’est encore un piège de Satan, le menteur. C’est l’enfer. Il est là pour les gens qui abandonnent les animaux. » Selon la légende et le poème, entre la Terre et le Paradis, se dresse le pont de l’arc-en-ciel…  Toutes ces histoires et romans sont fantaisistes et plutôt destinés à des enfants ou aux côtés infantiles des adultes que nous sommes.

chien homme paradis

L’avis de l’Eglise : chat, chien au paradis ?

Quel est l’avis de l’Eglise ?  Dans son encyclique Laudato Si (2015), le pape François explique que, pendant des siècles, on a considéré les animaux pratiquement comme des objets, qui n’avaient de sens que par rapport à l’usage de l’homme, alors qu’ils existent aussi pour eux-mêmes. Et auparavant, le 26/11/2014, lors de son audience générale hebdomadaire à propos du Paradis, il a suggéré que les animaux pouvaient aller au ciel:   «L’Écriture Sainte nous enseigne que l’accomplissement de ce dessein merveilleux ne peut pas ne pas concerner tout ce qui nous entoure et qui est sorti de la pensée et du cœur de Dieu. L’apôtre Paul l’affirme de manière explicite, quand il dit que « elle aussi [la création] sera libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8, 21). D’autres textes utilisent l’image du « ciel nouveau » et de la « terre nouvelle » (cf. 2 P 3, 13 ; Ap 21, 1), dans le sens où tout l’univers sera renouvelé et sera libéré une fois pour toutes de toute trace de mal et de la mort elle-même. Ce qui s’annonce comme l’accomplissement d’une transformation, qui en réalité est déjà en cours depuis la mort et la résurrection du Christ, est donc une nouvelle création ; ce n’est donc pas un anéantissement de l’univers et de tout ce qui l’entoure, mais l’accompagnement de chaque chose vers sa plénitude d’être, de vérité, de beauté. Tel est le dessein que Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, veut depuis toujours réaliser et qu’Il est en train de réaliser.»

Ceci a fait couler beaucoup d’encre car au cours de l’histoire, les avis des hommes d’Église et même des papes a finalement souvent varié et évolué récemment. Pie XI insistait sur la dignité de l’être humain, seule créature à posséder une âme (au sens spirituel) contrairement aux animaux.

Cependant Paul VI avait dit aussi à un petit garçon pleurant la mort de son chien  « Un jour, nous reverrons nos animaux dans l’éternité du Christ.»   En fait, dans le langage courant, nous mélangeons ciel et paradis. Pour les théologiens, le Paradis est plus précis que le Ciel. Nous y verrons Dieu et vivrons continuellement en sa présence. Donc théoriquement NON, les animaux n’ont pas accès à ce Paradis (avec un P majuscule) ; mais OUI, ils vont au Ciel où toute la Création sera renouvelée à la fin des temps.  

C’est l’Amour qui nous ouvre les portes du Paradis. Dieu est Amour infini et Il n’a pas fini de nous surprendre. Dieu comblera sûrement chacune de ses créatures selon ce qui lui convient. Et comme la vision béatifique (le Paradis) ne correspond qu’au bonheur de l’Homme, c’est ce qui nous attend. Les animaux auront probablement droit à d’autres bienfaits du Ciel (retrouver  leurs propriétaires, recevoir de l’affection, être bien nourris et en sécurité, etc.). Et ne croyons nous pas en la résurrection de la chair qui n’est que matière ?

Et la Création toute entière n’est elle pas appelée effectivement à ce renouveau dans l’Amour éternel de Dieu à la fin des temps ? Finalement, personne  ne connait vraiment, ni précisément, ce qui se passe après la mort !

Aimeriez-vous retrouver vos animaux une fois parti de ce monde terrestre ? Pensez-vous qu’il existe un paradis ? Posez-nous vos questions sur le chat’.

 

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